Interwiew pour le roman « PSY »
L’AUTEURE
Moi : Comment vous est venue cette idée d’écrire ce roman ?
Carine : "L’idée de « Psy » m’est venue en visionnant un documentaire télévisé sur la psychiatrie. Le reportage montrait deux unités d’un même hôpital, l’une ouverte, regroupant des patients anxiodépressifs libres de s’en aller à tout moment, et l’autre fermée, réservée aux pathologies lourdes et aux hospitalisés sous contrainte. Toutes les personnes qui apparaissaient dans ce documentaire, soignants et soignés, m’ont inspiré une histoire les concernant. Je me suis alors documentée sur les divers troubles et pathologies mentales existant, afin de nourrir mon imaginaire de réalisme. Au fil de mes recherches, d’écoute de témoignages scientifiques et de vécus, le nombre de personnages potentiels n’a cessé de croître. J’ai choisi de me limiter aux troubles les plus courants, pour illustrer que nul n’est à l’abri de se faire happer, un jour, par le monde angoissant de la psychiatrie. "
M: Pourquoi une autoédition ?
C: "Mon premier roman édité l’a été par une petite maison d’édition. Je pensais que ce serait mieux de confier le travail éditorial à un professionnel. Il n’en a rien été. Le professionnalisme était autoproclamé, j’ai dû apprendre à réaliser correctement chaque étape de la fabrication d’un livre, puis sa promotion. J’y ai gagné la confiance qui me manquait pour me lancer sans accompagnement (dans mon cas, ce dernier était illusoire, de toute façon). J’ai décidé d’être un auteur indépendant pour la complète autonomie que cela procure, le plaisir de relever des défis permanents (quitte à s’arracher parfois les cheveux), de se forcer à s’aventurer sur des chemins inconnus, d’aller au-delà de sa zone de confort, de progresser et de se découvrir. Cette formule correspond parfaitement à mon caractère. Je veux être responsable de tout ce qui arrive à mes romans, des réussites aux échecs. "
M: Combien de temps avez-vous mis à écrire ce roman ?
C; "Une dizaine de mois, à ne faire que ça. C’est long pour un petit roman, même s’il m’a demandé beaucoup de recherches. À l’époque, je n’avais pas le savoir‑faire que j’ai acquis à mesure des romans suivants (à paraître dans les prochains mois)."
M: Avez-vous déjà eu le syndrome de la page blanche pour ce roman ?
C: "Non, je n’ai jamais eu le syndrome de la page blanche."
M: Avez-vous déjà participé à des concours d’écriture ?
C: "L’unique concours d’écriture, auquel j’ai participé, était un concours de poésie organisé par mon collège lorsque j’avais 11 ans et… je l’ai gagné. (applause !!)"
M: Petite, aviez-vous déjà la fibre pour écrire ? Vers quel âge avez-vous commencer à écrire ?
C: "Oui, ce concours de poésie me l’avait révélé, seulement je ne l’ai pas réalisé consciemment, à l’époque. J’ai ressenti le besoin d’écrire, des décennies plus tard ; à l’approche de la quarantaine, après un difficile parcours de vie, jalonné d’épreuves à surmonter. Depuis 9 ans désormais, je ne fais qu’écrire, raconter mes expériences émotionnelles au travers de mes personnages, apprendre, progresser et, maintenant que j’y suis prête, je présente mes œuvres aux lecteurs, avec plaisir."
M: Quel est, selon vous, le livre que tout le monde devrait lire ?
C: "Je ne peux répondre à cette question, car si j’écris beaucoup, je ne lis pas."
L’HISTOIRE
1. Julie, Agnès, et tout les autres sont des personnages réels ?
Ils sont le résultat de ce que m’ont inspiré les personnes du reportage télévisé, mixé avec les témoignages lus ou écoutés durant mes recherches. Ils ne sont pas réels, mais ont des parcours de vie qui le sont.
2. Avez-vous déjà pensé qu’il était possible que vos personnages existent dans la vraie vie ?
Je suis certaine qu’ils existent un peu dans chacun de nous, plus ou moins, d’une façon ou d’une autre.
3. Avez-vous été en psychiatrie pour voir la réalité des choses ?
Pas directement, mais le documentaire et mes recherches m’y ont plongé, comme si j’y étais.
4. Que veut dire « fou » pour vous ?
Rien. Le mot « fou », comme d’autres termes d’ailleurs, est ce que j’appelle un fourre-tout. Il est employé, par facilité et ignorance, par des personnes qui ont besoin de qualifier ceux dont ils ne comprennent pas les agissements ou les propos. Si ces personnes avaient conscience que ce que l’on croit comprendre de l’autre est ce que l’on imagine, avec leur logique, tout le monde serait fou, hormis eux… et encore. Selon moi, « folie » et « normalité » sont des mots dénués de sens.
5. Est-ce qu’il y a une maladie dont vous n’avez pas assez de connaissances dessus, ou dont vous craignez de parler ?
Je ne crains pas de parler de quoi que ce soit. Tout sujet, aussi difficile et apeurant soit-il, a de l’intérêt, dès lors qu’il fait partie de la vie et donc, touche des personnes.
Il y quantité de maladies, desquelles j’ignore tout. Au-delà de la maladie, il y a nombre de choses que je ne connais pas, quel que soit le domaine. Comme tout un chacun, je ne suis pas omnisciente.
6. Julie écrit-elle ce roman ou est-ce vraiment un roman écrit par l’auteur et non le personnage ?
Julie est celle qui parle de sa dépression post-partum, puisque je n’en ai jamais souffert. En revanche, sa vision du monde médical et ses commentaires sur l’industrie de la santé sont les miens. Ils résultent d’années de « bons » traitements par la médecine d’une maladie rare auto-immune, diagnostiquée à tort.
7. Avez-vous déjà écrit un livre avec comme personnage principal un auteur ?
Non.
8. Aimeriez-vous connaitre vos personnages dans la vraie vie ?
Je les connais comme dans la vraie vie, je passe des mois avec eux.
9. Quels sont les personnages où vous avez eu le plus de facilité à décrire ?
Je décris tous mes personnages avec une certaine facilité, car ils apparaissent très clairement, à mon esprit. Le rapport que j’entretiens avec mes personnages est particulier. Avant d’écrire le premier mot, ils me sont aussi familiers que si je les connaissais depuis toujours. Je les ressens comme si j’étais eux.
10. Quels sont les personnages qui vous ont donné du fil à retordre et dont vous avez mis du temps à écrire leur personnalité et passé ?
Aucun. Je suis même, sans difficulté, les personnages qui me seraient antipathiques dans la vie. Le temps qui leur est réservé, je les habite.
11. Avez-vous écrit avec des chansons en particulier votre roman ?
J’écris dans le silence.
12. Etes-vous fière du résultat ?
Je l’ai été, lorsque j’ai mis le point final. Aujourd’hui, des années plus loin, je vois les imperfections, tout ce que j’aurais pu faire différemment, ne pas faire ou faire en plus, etc.
Je reste, cependant, contente d’avoir donné naissance à « Psy », d’autant plus en recevant, à présent, des témoignages de lecteurs qui l’ont apprécié.
Julie Joannès
REMERCIEMENT
Je vous remercie, Julie, pour vos questions. J’ai été heureuse de répondre à votre interview.
Carine
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